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Coups, de gueule poste-remaniement. Des grains de sable dans le second mandat de Macky Sall ?
Un quotidien de la place s’est demandé, ce matin, si Macky Sall veut un second mandat. Aussi insensée que cette question puisse paraitre, elle ne manque ni de logique, ni de fondement.
En fait, la manière du président Macky Sall de se séparer de ses collaborateurs et autres alliés, nous replonge dans la gestion de la première alternance en 2000, qui a été vendangée par Me Abdoulaye Wade, président de la République à l’époque. Elu grâce à l’apport inestimable d’alliés progressistes et de la gauche, Me Wade, euphorique, a chassé un à un ses alliés sans se soucier de la manière utilisée. En fait, il n’avait pas hésité à utiliser la manière forte pour se séparer des Moustapha Niasse, Landing Savané, Abdoulaye Bathily entre autres, sans aucune forme de courtoisie. Une action qui le rattrapera lors de son second mandat, période qu’il avait également mis à profit pour se séparer de plusieurs grosses pontes de sa propre formation politique.
Macky Sall, certes, a signé un pacte de fidélité avec ses alliés et a plus ou moins respecté ses engagements, mais n’est-ce-pas une erreur que d’avoir assisté, sans réagir aux scissions au sein du PS et de l’AFP avec comme conséquence les départs de ces formations politiques de Khalifa Sall et de Malick Gakou. Dans la même logique, il faut situer la rupture dans des manières peu élégantes avec Thierno Alassane Sall, Amsatou Sow Sidibé, le professeur Malick Ndiaye etc.
Ces derniers jours, ce sont des ministres non reconduits dans le nouveau gouvernement, principalement de l’APR, sans compter une directrice d’agence, qui ont élevé la voix, insistant beaucoup plus sur le manque de courtoisie et l’atmosphère vicié au niveau du palais de la république. Des signaux forts qui n’annoncent rien de bon et qui, pourtant, auraient pu être évités.
Comme disait l’autre, il faut savoir se séparer de ses amis, de ses partisans. Tout acte de séparation, doit être précédé par une discussion, des explications qui, quant bien même, ne remettent pas en cause la souveraineté du chef. Senghor avait inauguré cette manière de faire, Abdou Diouf a eu à l’exercer et même Abdoulaye Wade au plus fort de ses excès hégémonistes, arrivait à ménager et à conserver ses collaborateurs après les avoir limogé.
Pour avoir un second mandat, Macky Sall doit agir en rassembleur, mais également privilégier le dialogue, la concertation entre autres.